Eglise St Saturnin


 

DESCRIPTION

 

L’église, située au cœur du bourg de Bégadan, se compose d’un clocher-porche, d’une nef avec bas-côtés et d’une abside semi-circulaire.

Le clocher-porche, avec voûte d'ogives à clé de voûte annulaire, est de plan carré, encadré de contreforts. Il est percé d'arcs en plein-cintre et d'une haute baie géminée surmontée d'une horloge. La flèche polygonale en pierre est percée de deux niveaux d'ouvertures : des petites baies en plein-cintre avec frontons triangulaires surmontées de baies en plein-cintre. Les angles de la base sont ornés de faux clochetons en amortissement, formés de colonnettes soutenant un couronnement conique en pierre sculpté de dents de loup.

Le chevet est couvert d’un toit à croupe ronde. Il s’organise en pans scandés par des colonnes engagées et, horizontalement, sur 3 registres. Le registre médian est composé d'arcades et de baies en plein-cintre avec voussure et rouleau d'archivolte sculptés et colonnettes à chapiteaux. Le registre supérieur présente des arcatures géminées. L'ensemble est couronné par une corniche moulurée à modillons sculptés. A la naissance du chevet, deux tourelles pleines servaient de contreforts.

A l’intérieur, la première travée est surmontée d’une tribune, accessible par un escalier en pierre aménagé dans le bas-côté sud. De l’autre côté, sont installés les fonts baptismaux.

La nef, longue de 3 travées, est séparée des bas-côtés par des arcades reposant sur des piliers. Elle est couverte d'un lambris peint en berceau anse-de-panier. Un ex-voto sous forme de maquette de bateau est suspendu dans la nef : le nom de Saturnin et la date de 1895 y sont inscrits. Les bas-côtés sont couvert d'un plafond en bois.

La dernière travée des bas-côtés comprend, au nord, l’autel à la Vierge et au sud, l’autel à saint Jean-Baptiste. Une grille en ferronnerie délimite l'espace du chœur et ceux des autels secondaires.

L’abside est éclairée par des baies en plein-cintre encadrées de colonnes à chapiteaux feuillagés, inscrites dans des arcades à colonnes et chapiteaux sculptés.

HISTORIQUE

La paroisse Saint-Saturnin, prieuré cure régulier, dépendait de l’abbaye de Vertheuil. Si aucune trace de sa fondation n’est connue à ce jour, son chevet du 12e siècle est conservé.

A la fin du 18e siècle, l’abbé Baurein indique que "l’église de Bégadan est grande, sa structure est belle […]. Il y a deux cloches, l’une placée sur l’arche du sanctuaire, et l’autre sur l’entrée de l’église ; mais l’une et l’autre sont sans couverture".

Sur le plan cadastral de 1831, elle est représentée de plan rectangulaire avec une abside semi-circulaire. En 1841, la refonte de la cloche est réalisée par le fondeur Deyres et le forgeron Greteau.

D’après les dessins réalisés par la commission des Monuments historiques en 1842, l’édifice se composait d’une nef avec des bas-côtés, d’un massif occidental avec une porte insérée dans un portail à trois arcades en arc brisé, surmontée d'une haute baie en arc brisé et d'une plus petite. Le couronnement était formé d'une corniche moulurée et de créneaux. Deux contreforts encadraient et soutenaient cette façade. Les vestiges d'une tour étaient conservés à l'aplomb de la façade, au nord. Le décor sculpté était concentré à l'est, au niveau de l'abside semi-circulaire.

Dans les années 1850, le conseil municipal décide de faire restaurer l’église et de déplacer le cimetière. Le projet de restauration retenu est celui proposé par l'architecte Paul Abadie. Il comprend des travaux au niveau de la nef et des bas-côtés ainsi que la construction d’un clocher. Les travaux sont confiés à l’entrepreneur Hosteing aîné. La translation du cimetière, entre 1853 et 1856, désenclave une partie des murs de l’église. Les travaux au niveau de la nef et des bas-côtés sont achevés entre 1858 et 1859. En juin 1858, quatre fleurons sculptés, pour orner la base de la flèche, sont commandés au sculpteur Léon Baleyre. En 1862, le clocher est terminé. Le beffroi commandé au maître charpentier de Civrac, Gauthier, est posé en septembre 1864.

L’abside romane ne fait pas partie de cette campagne de restauration. Léo Drouyn, en visite dans le Médoc en avril 1858, relève la qualité de la sculpture intérieure et extérieure. Après d’autres relevés et rapports, l’abside est classée au titre des Monuments historiques en 1862.

La construction de la tribune, selon les plans de Edouard Bonnore, est terminée en 1866.

Dans les années 1870, le clocher fait l’objet de réparations, avec notamment le remplacement de pierres salpêtreuses.

Vers 1886, des travaux de consolidation du clocher sont exécutés selon le devis fourni par Edouard Bonnore.

Entre 1907 et 1911, l’architecte Rapine accompagné de l’entrepreneur de Bégadan, Rey, réalise des travaux de restauration au niveau de la charpente et de la couverture de l’abside. En 1911, selon les préconisations de l’architecte bordelais Jules Savignac, le clocher fait à nouveau l’objet de travaux pour le remplacement de pierres salpêtreuses. En 1936, une réfection du plancher du clocher et la construction d’abat-son sont terminées.

Eglise St Saturnin